Anne-Marie n’ouvre jamais la bouche, sinon pour ne produire que quelques onomatopées sans sens réel. Il est donc très difficile de savoir ce qu’elle pense réellement. Même les troubles pour lesquels elle a été admise dans le laboratoire paraissent habituellement peu, à cause, entre autres, de la lourde médicamentation qui lui a été attribuée afin de réduire ses pulsions suicidaires. L’étrange cocktail chimique lui étant administré fréquemment la fait ressembler à un escargot ou bien à une morte vivante. Ses mouvements, réactions aux stimuli extérieurs et intérieurs sont très lents. Elle ne semble pas ressentir la douleur physique ou psychologique de quelque sorte que ce soit. De ce fait, elle est souvent désignée comme bouc émissaire par les autres sujets. Son regard vide ne s’anime que lorsqu’elle joue avec sa poupée ou avec des bestioles de tout genre. Un de ses jeux préférés est la cachette. Frêle et silencieuse, la jeune femme glisse à travers les pièces telles une ombre. Suite à une récente réduction de sa médicamentation sous haute surveillance, il a été montré que ses capacités cognitives et son âme sont restées ceux d’une fillette de 7 ans, malgré que la femme ait dépassé la vingtaine. Les traits ressortissants de ces expérimentations sont sa forte impressionnabilité et la facilité d’approche entre elle et les personnes jouant avec elle. Ses jouets préférés sont sa poupée arlequine et les livres à colorier. Elle se refuse à toute coopération lorsque vient le temps d’apprendre à écrire ou parler.